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Bleus horizons

 

 

Jérôme Garcin

 

 

 

Le poète Jean de La Ville de Mirmont est mort sur le front en 1914 à 28 ans. Sa mère demande à Louis, l'ami de son fils, engagé dans la même compagnie militaire, de parler de lui. 

 

"Ma maman chérie, je t'embrasse de tout mon coeur" et "Mille baisers de ton fils". Il vous aimait éperdument. Cela tenait de la dévotion."

 

"Jean était un garçon très différent des autres, à la fois ténébreux et ardent."

"Il disait qu'il appartenait à une famille de vieille noblesse landaise et protestante dont l'épée avait toujours protégé la vertu, et qu'il saurait, une fois encore, s'en montrer le digne héritier : "Je tiens de mes parents, qui sont sobres, robustes et positifs. Je ne suis guère sujet aux idées noires."

 

"Dès que Jean sut mon amour de la littérature, nous sympathisâmes."

"Nous découvrîmes que nous cherchions la compagnie des mêmes poètes, Baudelaire, Laforgue, Moréas et Jammes. Il me répétait souvent :"Tu verras, Louis, la guerre nous rendra plus forts. Et nous écrirons mieux après..."

 

"Finalement, me disait-il en riant, c'est étrange, la guerre ne m'a pas fait grandir, elle m'a ramené à l'état d'enfance. A Paris, avant de m'engager, je pratiquais une forme de cynisme, je devenais un homme comme les autres, à la fois désabusé et ironique. J'écrivais des textes secs, je me méfiais de ma tendresse naturelle, j'avais peur qu'on me juge trop candide, trop sentimental. Je croyais que, pour mériter le titre d'écrivain, il convient d'être un peu méprisant et cassant, il ne faut surtout pas céder à la nostalgie, il ne faut pas montrer son amour filial. Et voici que, grâce à la guerre, je fabrique des cadeaux pour ma mère comme, autrefois, dans mon école bordelaise, je lui confectionnais des colliers de nouilles ou des santons en pâte à modeler pour la crèche."

"Il me touchait, ce jeune homme idéaliste..."

Jean de La Ville de Mirmont

J'ai aimé...

- l'écriture fluide

- un récit agréable à lire

© 2016 par Balades littéraires.

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