Balades  littéraires

"Entre 1918 et 1938, le régime soviétique a détruit, pillé, ou vendu à l'étranger tout ou presque de ce que l'Eglise russe comptait comme trésors." 

Plus de mille monastères sont fermés, des dizaines de milliers d'églises saccagées, plus de deux cent mille prêtres, moines et moniales exécutés.

 

L'auteur raconte l'histoire de Nikodime Kirilenko, ermite du monastère de Saint-Eustache. En 1937 il décide de sauver les trésors d'art sacré en les volant et en les cachant avec l'aide de plusieurs moines. 

Et c'est là, dans le décor et les senteurs d'une forêt et d'un lac, que Nikodime rencontre la belle Irina...

 

Le portrait de Nikodime :

"Il avait une chevelure abondante et blonde, une barbe, très blonde aussi, et des yeux bleus si clairs qu'on aurait pu les croire blancs. Il était très beau. Mais il effrayait. Haut de presque deux mètres, il avait les mains larges et musclées, des doigts épais comme ceux d'un bûcheron(...)."

 

Les exécutions et les saccages  :

"Les morts se comptaient chaque jour par centaines, par milliers chaque mois. Le pays grouillait de moines errants à la recherche d'un croûton. Les icônes étaient brûlées, volées, dépouillées de leurs incrustations. Les chandeliers, les croix en or massif, les tabernacles sertis, tout était pillé, désossé, détruit...Jusqu'à quand allaient-ils vivre ce cauchemar ?"

 

L'icône :

"L'icône, une Vierge à l'enfant, était peint dans la tradition byzantine, toute de tendresse. La Vierge avait le visage penché vers son fils, qui lui-même pressait le sien contre la joue de sa mère et l'embrassait. Les traits des deux personnages étaient d'une grande finesse, et leurs couleurs, très douces, donnaient à l'icône une humanité bouleversante."

 

La chasse au "démon" de Nikodime :

"L'esprit en feu, il recommença l'ascension du Calvaire. L'image de la fille ne le lâchait pas. Il essaya de penser à autre chose. Il fallait qu'il se concentre sur une question grave, qui puisse l'occuper tout entier. Il s'arrêta, ferma les yeux, et resta ainsi, le tronc sur l'épaule, à chercher, dans le désordre de ses pensées, un sujet qui l'aide à chasser le démon."