Balades  littéraires

Opération Sweet Tooth

 

Ian McEwan

 

 

Espionnage et littérature en Grande-Bretagne au début des années 70.

 

Séréna, une belle jeune femme mathématicienne et grande lectrice de littérature, est recrutée par le MI5, l'agence de renseignements britannique, avec pour mission d'approcher un écrivain, un romancier qui écrit aussi des articles de presse, et d'en connaitre les opinions. "Nous sommes à l'affût de quelqu'un pouvant consacrer un peu de temps à ses confrères opprimés des pays de l'Est, se rendre sur place pour apporter son soutien, peut-être, ou envoyer des livres, signer des pétitions en faveur d'autres persécutés, affronter ici ses collègues aveuglés par le marxisme- quelqu'un qui n'ait pas peur de défendre publiquement les écrivains emprisonnés par Castro à Cuba. Qui aille à contre-courant de l'orthodoxie ambiante. Il faut du courage..."

"L'écrivain en question n'a pas besoin d'être un fanatique de la guerre froide. Juste de se montrer sceptique sur les utopies concernant l'Est ou sur la catastrophe qui menacerait à l'Ouest."

Le nom de code de l'opération est Sweet Tooth.

 

Séréna s'intéresse à un auteur, Thomas, "un type charmant, présentant bien", "un bon exemple pour la jeunesse", qui écrit des nouvelles, aimerait écrire un roman. Elle lit ses nouvelles avec bonheur : "Ces premières heures avec les nouvelles de Thomas Haley comptent parmi les plus heureuses que j'aie passées au MI5. Je lisais, je le faisais dans le cadre d'une mission ambitieuse et gratifiante sur le plan professionnel, et je rencontrerais bientôt l'auteur."

Elle le rencontre, lui dit que ses nouvelles sont "géniales" et lui offre une pension pour qu'il puisse écrire. 

 

Elle s'attache à lui et en tombe amoureuse...prise au piège.

"Il était d'une compagnie agréable. Il ne se sentait pas obligé, contrairement à tant d'hommes lors d'un rendez-vous galant-car c'en était désormais un-, de vous faire rire à tout bout de champ ni d'indiquer une oeuvre et de la commenter avec solennité, ni de vous assaillir de questions de pure forme. Il était curieux, vous écoutait, proposait une anecdote, en acceptait une. Il semblait à l'aise avec les tours et détours de la conversation."