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Réparer les vivants

 

Maylis de Kerangal

 

Le don de la vie.

 

Ce roman parle du don des organes d'un jeune homme en état de mort cérébrale après un accident. On suit le cheminement progressif des personnages, on sent la tension : la famille doit prendre la décision difficile de donner; l'équipe médicale très professionnelle doit agir dans l'urgence et avec psychologie. On suit le prélèvement du coeur et la transplantation dans une autre vie. 

 

 

J'aime !

 

On aime l'écriture de Maylis de Kerangal !

Cette histoire délicate est écrite avec des phrases longues et belles, précises, travaillées et techniques sur de nombreux sujets. 

Les personnages sont bien étudiés et attachants.

On aime l'élégance et l'émotion de ce roman.

 

 

L'extrait

 

L'auteur décrit un couple amoureux :

 

"Il se dirige droit sur elle, qui sourit, ôte son ciré et le lève à bout de bras en l'air, c'est un auvent, un parapluie, un ciel de lit, un panneau photovoltaïque capable de capter toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, et une fois qu'ils se font face, elle se hausse sur la pointe des pieds pour le recouvrir, et elle avec lui, les deux contenus dans l'odeur douceâtre de plastique, et leur visage rougeoie sous l'étoffe cirée, leurs cils sont bleu marine, leurs lèvres violettes, leur bouche profonde et leur langue d'une infinie curiosité, ils sont sous la bâche comme sous un abri où tout résonne, le grain qui force au dehors formant le tableau sonore où se greffent souffles et chuintements de salive, ils sont sous la bâche comme sous la surface du monde, immergés dans un espace humide et moite où coassent les crapauds, où rampent les escargots, où gonfle un humus de magnolias, de feuilles brunies, de boules de tilleul et d'aiguilles de pin, où stagnent les billes de chewing-gum et les mégots de cigarettes imbibés de flotte, ils y sont comme sous un vitrail qui recrée le jour terrestre, et le baiser dure."

 

 

 

J'ai aimé aussi, du même auteur,

ce très beau roman : 

Naissance d'un pont

 

 

 

"Or, Virgilio a choisi le coeur pour exister au plus haut, tablant sur l'idée que l'aura souveraine de l'organe rejaillirait sur lui, comme elle rejaillissait sur les chirurgiens cardiaques qui blindaient dans les couloirs des hôpitaux, plombiers et demi-dieux. Car le coeur excède le coeur, il l'a bien compris."

© 2016 par Balades littéraires.

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