Balades  littéraires

Un roman anglais

 

Stéphanie Hochet

 

 

Roman

 

Rivages

 

Mai 2015 

 

 

Autour de l'enfant, l'amour naissant.

 

1917, Angleterre. Anna et Edward embauchent, par petite annonce, une garde d'enfant pour s'occuper de leur fils de deux ans. La garde, prénommée George, comme George Eliot, est en réalité un jeune homme. Bienveillant, doux, calme avec l'enfant, il sait lui parler, jouer avec lui, l'apaiser. L'enfant s'attache à lui.

Edward, passionné par son métier d'horloger, se désintéresse de son fils, qu'il ne comprend pas. Jaloux de George, il cherche à l'éloigner de sa femme et de son fils. 

Anna est traductrice et travaille chez elle. Elle se sent parfois exaspérée par son enfant. George la rassure.

Elle compare les deux hommes. Son mari, absent et vieillissant, la délaisse. George l'écoute, la comprend, la réconforte et la protège. 

 

 

J'aime

 

Un beau coup de foudre littéraire.

 

Ce livre parle d'amour pour un enfant, amour maternel et paternel, de l'instinct maternel chez un homme, des difficultés à comprendre un enfant et à s'en occuper.

On voit naître l'amour d'une femme pour un homme rassurant et doux avec son enfant et avec elle. 

Emotions, désir, peur, excitation, défi, plaisir, sensation de vivre, désir de liberté, tout ce qu'elle ressent est écrit avec subtilité, délicatesse. Les sentiments se cachent dans des regards, des sourires, des gestes, une voix.

Anna, la narratrice, regarde les hommes qui l'entourent : son mari, son fils, son père, son frère, son cousin et George. Elle décrit sa condition de fille, sa vie de famille bourgeoise, sa vie pendant la guerre.

 

J'ai aimé l'histoire de cette femme, mise en valeur par la narration, l'ambiance, l'écriture très belle, poétique, maîtrisée, le ton sobre, délicat, la douceur, la lenteur.

Charme et talent.

Excellent.

 

Le 19 octobre 2015, par Eveline/Balades littéraires

 

 

Extraits

 

"George a une attention particulière pour celui qui s'adresse à lui. Il m'écoute comme personne ne m'a écoutée auparavant. Inutile de répéter, d'insister avec des interjections, des questions, des haussements de ton, des exagérations."

 

"George tourne la tête. Son regard accueillant, son sourire. Je reste interdite, incapable d'articuler."

 

"George sait, peut deviner ce qui demeure enfoui en moi, le secret niché dans des plis de chair, loin dans l'invisible, la chose honteuse."

 

"Nul ne sait où je me trouve. Seule avec soi. Responsable de personne, je suis devenue libre. Rompre avec l'épouse et la mère comme on quitte un corset. Il me fallait renouer avec la femme vivante, en prendre soin, patiemment, comme on s'occupe d'une plante."

 

D'autres infos sur le site de Stéphanie Hochet.

 

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