top of page
Le dernier seigneur de Marsad

 

Charif Majdalani

 

Seuil

2013

 

Grandeur et décadence d'un homme de pouvoir.

 

L'auteur raconte l'histoire d'un notable chrétien, chef d'entreprise, et de sa famille, au Liban, à Beyrouth, en 1964.

Ce père, personnage orgueilleux, autoritaire et obstiné, s'oppose au mariage de sa fille, Simone, avec un de ses employés, Hamid; un employé intelligent et apprécié, mais d'un niveau social inférieur, et "de ce genre de relation et de déclassement il ne voulait pas".

Le roman aborde l'amour, les secrets, le pouvoir, la vie dans les maisons entre demeure et domaine agricole, la transmission des biens aux enfants, les rancunes et rivalités familiales qui durent depuis des générations, les classes sociales, les relations entre communautés religieuses. 

 

Une Ã©criture élégante, de longues et belles phrases mettent en valeur cette fresque romanesque.

 

 

Le portrait de Hamid :

 

"Hamid n'était pas du même niveau social que la plupart d'entre nous, mais il avait la même éducation et souvent plus de culture que la plupart des gandins que nous fréquentions, ces fils de notables, de négociants et d'hommes politiques. On ne faisait pas un pique-nique ni une sortie sans lui. Non qu'il fut spécialement boute en train, au contraire, il était plutôt distant et fier, mais il est des êtres qui ont sur les autres un étrange pouvoir. Hamid était de ceux-là, son regard était plein de panache, sa manière de rire des travers des autres toujours élégante, presque aristocratique. Il était plutôt maigre mais une tension formidable se dégageait de son être, et une intelligence qui nous faisait honte à tous. C'était tout cela qu'aima Simone."

 

 

Le portrait de Simone :

 

On l'aimait à cause "de ses yeux orageux, du reflet prune de ses grands cheveux, de ses mains fines et douces comme des fleurs de lotus."

 

 

Les questionnements du père :

 

"Il dut surtout se demander depuis quand les deux jeunes gens avaient cette attirance l'un pour l'autre, comment pendant des années, nul ne s'en était aperçu. Sauf que, évidemment, le notable avait, presque à la légère, tout fait pour que cela arrive, à cette différence près qu'il était si confiant dans la conscience que sa fille devait avoir de sa supériorité qu'il ne pensait pas qu'elle regarderait Hamid avec un quelconque intérêt."

 

"L'histoire de ce quartier est emblématique de celle du Liban, avec un changement progressif de la démographie et le rétrécissement du rôle des chrétiens." 

"Quand j'étais jeune, j'étais fasciné par les chefs traditionnels, ces grands seigneurs tout à la fois égoïstes et défenseurs des humbles, secondés par des "abadayes", des petits chefs de quartier un peu voyous."

Charif Majdalani

 

A lire aussi sur le Liban...

 

 

ce roman dans Beyrouth en guerre

au début des années 80.

 

 

 

Le quatrième mur

 

Sorj Chalandon

Grasset 2013

 

En savoir plus

© 2016 par Balades littéraires.

bottom of page